Saturday, January 11, 2014

Da Vinci Code


Fiction sur d’autres fictions 



Que dire du roman controversé Da Vinci Code de Dan Brown ?

Un roman est une fiction. Tout ce qui est écrit entre la première de couverture et la quatrième de couverture représente l’imaginaire d’un auteur peu ou trop doué à l’exemple de Dan Brown. Ainsi, on ne peut traiter ce roman comme un livre qui raconte des vérités historiques sur des organisations, des personnages ou œuvres d’art qui y sont évoqués. 

L’auteur de Da Vinci Code a utilisé un amalgame de fictions comme toile de fond à son intrigue policière qui tourne autour d’un meurtre commis au Musée du Louvre en France. Les personnages fictionnels impliqués sont pour la plupart des spécialistes dans le domaine des arts ou en histoire,  tel que Robert Langdon (professeur de symbolique religieuse), la victime Jacques Saunière (conservateur du musée) et le meurtrier Leigh Teabing ( historien anglais). Il n’est pas donc surprenant que l’auteur leurs associe des commentaires et des idées qui peuvent figurer dans la vie réelle d’un historien épris de symboles archaïques, d’un archéologue emballé pour les fouilles et les ruines ou d’un professeur d’art fasciné par les fresques de la Renaissance. 

Aucune information qui paraît dans le livre ne doit être prise à la lettre. Ce n’est qu’une fiction tissée autour d’autres fictions pour attacher le lecteur et piquer sa curiosité.

De la même façon, les œuvres artistiques de Leonardo Da Vinci, évoquées dans le récit de Brown, ne sont que des reproductions artistiques imaginées par le peintre florentin du quinzième siècle et ne représentent en aucune manière la réalité historique de la vie de Jésus de Nazareth.

D’autant plus, le roman Dan Vinci Code ne peut  pas avoir une seule interprétation, chaque lecteur en déduit la sienne.  Une fois publié, le récit n’appartient plus uniquement à son auteur, il devient le récit du lecteur qui en fait à sa guise et l’interprète selon sa position et ses connaissances. Le moment, la place et les circonstances où il l’a lu influence aussi sa perception et son jugement du récit. Le récit fait par l’auteur, devient alors le récit du lecteur. Il se transforme en une pluralité de récits, chacun ayant une interprétation différente.

Dans le cas du récit de Dan Brown et d’après les critiques qu’il a eu, on constate que chaque lecteur y a réagit relativement à ses propres visions. Même les opinions des responsables de l’Eglise catholique (qui se sentaient visés directement dans le récit) étaient divergentes, les uns ont dénoncé le roman et ont appelé à le boycotter, d’autres ont profité pour expliquer et consolider les enseignements de l’Eglise.

Sans doute que ce roman ne laisse pas le lecteur indifférent. Dès la première page, celui-là est entraîné dans un monde fictif riche en personnages, monuments, sites et  récits pseudo historiques. Tout est intriguant et controversé. Le lecteur se sent invité à entreprendre sa propre recherche sur ses éléments. Il n’est pas donc surprenant de constater qu’à la suite de la publication du livre de Brown et à la sortie du film qui s’y est basé, le nombre de touristes dans les sites évoqués dans le récit a augmenté. Tant mieux !

Quand aux idées controversées  représentées dans Da Vinci Code, elles ne sont pas nouvelles parce qu’elles sont empruntées à d’autres fictions appartenant à différentes époques. Donc rien de cela n’est à prouver dans notre monde réelle d’aujourd’hui, où, on doit  s’occuper de problèmes récents et relatifs à notre temps que de chercher la vérité dans les pages d’une fiction.