Fiction sur d’autres fictions
Que dire du roman controversé Da
Vinci Code de Dan Brown ?
Un roman est une fiction. Tout ce qui est écrit entre la première de
couverture et la quatrième de couverture représente l’imaginaire d’un auteur peu
ou trop doué à l’exemple de Dan Brown. Ainsi, on ne peut traiter ce roman comme
un livre qui raconte des vérités historiques sur des organisations, des
personnages ou œuvres d’art qui y sont évoqués.
L’auteur de Da Vinci Code a utilisé un amalgame de fictions comme toile de
fond à son intrigue policière qui tourne autour d’un meurtre commis au Musée du
Louvre en France. Les personnages fictionnels impliqués sont pour la plupart des
spécialistes dans le domaine des arts ou en histoire, tel que Robert Langdon (professeur de
symbolique religieuse), la victime Jacques
Saunière (conservateur du musée) et le meurtrier Leigh Teabing ( historien
anglais). Il n’est pas donc surprenant que l’auteur leurs associe des
commentaires et des idées qui peuvent figurer dans la vie réelle d’un historien
épris de symboles archaïques, d’un archéologue emballé pour les fouilles et les
ruines ou d’un professeur d’art fasciné par les fresques de la
Renaissance.
Aucune information qui paraît dans le livre ne doit être prise à la lettre.
Ce n’est qu’une fiction tissée autour d’autres fictions pour attacher le
lecteur et piquer sa curiosité.
De la même façon, les œuvres artistiques de Leonardo Da Vinci, évoquées
dans le récit de Brown, ne sont que des reproductions artistiques imaginées par
le peintre florentin du quinzième siècle et ne représentent en aucune manière
la réalité historique de la vie de Jésus de Nazareth.
D’autant plus, le roman Dan Vinci
Code ne peut pas avoir une seule
interprétation, chaque lecteur en déduit la sienne. Une fois publié, le récit n’appartient plus
uniquement à son auteur, il devient le récit du lecteur qui en fait à sa guise
et l’interprète selon sa position et ses connaissances. Le moment, la place et les
circonstances où il l’a lu influence aussi sa perception et son jugement du
récit. Le récit fait par l’auteur, devient alors le récit du lecteur. Il se
transforme en une pluralité de récits, chacun ayant une interprétation
différente.
Dans le cas du récit de Dan Brown et d’après les critiques qu’il a eu, on
constate que chaque lecteur y a réagit relativement à ses propres visions. Même
les opinions des responsables de l’Eglise catholique (qui se sentaient visés
directement dans le récit) étaient divergentes, les uns ont dénoncé le roman et
ont appelé à le boycotter, d’autres ont profité pour expliquer et consolider
les enseignements de l’Eglise.
Sans doute que ce roman ne laisse pas le lecteur indifférent. Dès la
première page, celui-là est entraîné dans un monde fictif riche en personnages,
monuments, sites et récits pseudo
historiques. Tout est intriguant et controversé. Le lecteur se sent invité à
entreprendre sa propre recherche sur ses éléments. Il n’est pas donc
surprenant de constater qu’à la suite de la publication du livre de Brown et à la sortie
du film qui s’y est basé, le nombre de touristes dans les sites évoqués dans le
récit a augmenté. Tant mieux !
Quand aux idées controversées
représentées dans Da Vinci Code, elles
ne sont pas nouvelles parce qu’elles sont empruntées à d’autres fictions
appartenant à différentes époques. Donc rien de cela n’est à prouver dans notre
monde réelle d’aujourd’hui, où, on doit
s’occuper de problèmes récents et relatifs à notre temps que de chercher
la vérité dans les pages d’une fiction.