Friday, February 22, 2013

Stupeur et tremblements

Amelie: la Belge au coeur japonais


Stupeur et tremblements est un récit biographique de l’auteure belge, Amélie Nothomb, publié en 1999.

Fascinée par le Japon son pays natal où elle a passé son enfance, Amélie y retourne à l’âge adulte pour combler un poste contractuel d’interprète dans la prestigieuse compagnie Yumimoto située dans un gratte-ciel haut de quarante quatre étages, surplombant la ville. Dès les premiers jours, elle se heurte à un rejet social, ou plutôt racial, exercé contre elle aussi bien par Mr. Saïto et Mr. Omochi, que par la jalouse Mademoiselle Fubuki Mori, sa supérieure, qu’Amélie considérait, par défaut, comme sa seule amie au bureau.

L’expérience d’Amélie dans l’entreprise japonaise n’est pas très flatteuse. Chaque fois qu’elle croit agir avec amabilité, son initiative est rejetée par ses supérieurs qui la considèrent « culturellement » inappropriée. Il s’ensuit qu’on lui inflige une punition traduite  par une dégradation de poste. Alors qu’elle était embauchée initialement comme traductrice, elle devient « Mme Pipi », nettoyeuse de toilettes! Amélie réagit à la japonaise, en se pliant à l’humiliation pour sauver la face et pour garder sa fierté jusqu’à la fin de son contrat.  Malgré les mésaventures qui la comblent,  Amélie résiste et s’accroche de plus en plus à son pays nippon.

Les péripéties de l’histoire dévoilent certaines facettes de la culture japonaise, marquée par l’hiérarchie et l’autorité patriarcale. Les incidents exposent également l’esprit compétitif qui peut régner entre les collègues dans le monde du travail, où « la raison du plus fort est toujours la meilleure ». la femme n’y accèdent au pouvoir qu’au dépends de sa vie privée. Fubuki personnifie ce type de  femme qui sacrifie tout : amitié,  vie personnelle, sympathie des collègues, pour se voir promue dans la compagnie où elle a passé la majorité de son temps. Mlle Fubuki illustre la figure de la Japonaise New age, qui cherche à s’imposer en tant que femme d’affaires dans un monde jadis réservé aux hommes. Sans doute que cette femme ressentait de la rancune face à la jeune Amélie, parce qu’elle est jeune et belge, ce qui sous-entend qu’elle appartient à la race des femmes libres, épanouies et détachées.

Ce récit est d’autant plus intéressant à lire à cause du style de la narratrice qui le raconte avec beaucoup d’humour, sans aucune stupeur ni tremblements !

Pour aller plus loin :

Nodot, Claire. (2006). La Dame pipi du quarante-quatrième étage: l’exil et la marge dans Stupeurs et Tremblements d’Amélie Nothomb. Paroles gelées, 22(1). Retrieved from: http://escholarship.ucop.edu/uc/item/2jf516kb

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