Fascinée par le Japon son pays natal où elle a passé son enfance, Amélie y
retourne à l’âge adulte pour combler un poste contractuel d’interprète dans la prestigieuse
compagnie Yumimoto située dans un gratte-ciel haut de quarante quatre étages,
surplombant la ville. Dès les premiers jours, elle se heurte à un rejet social,
ou plutôt racial, exercé contre elle aussi bien par Mr. Saïto et Mr. Omochi,
que par la jalouse Mademoiselle Fubuki Mori, sa supérieure, qu’Amélie
considérait, par défaut, comme sa seule amie au bureau.
L’expérience d’Amélie dans l’entreprise japonaise n’est pas très flatteuse.
Chaque fois qu’elle croit agir avec amabilité, son initiative est rejetée par
ses supérieurs qui la considèrent « culturellement » inappropriée. Il
s’ensuit qu’on lui inflige une punition traduite par une dégradation de poste. Alors qu’elle
était embauchée initialement comme traductrice, elle devient « Mme
Pipi », nettoyeuse de toilettes! Amélie réagit à la japonaise, en se
pliant à l’humiliation pour sauver la face et pour garder sa fierté jusqu’à la
fin de son contrat. Malgré les mésaventures
qui la comblent, Amélie résiste et
s’accroche de plus en plus à son pays nippon.
Les péripéties de l’histoire dévoilent certaines facettes de la culture
japonaise, marquée par l’hiérarchie et l’autorité patriarcale. Les incidents
exposent également l’esprit compétitif qui peut régner entre les collègues dans
le monde du travail, où « la raison du plus fort est toujours la
meilleure ». la femme n’y accèdent au pouvoir qu’au dépends de sa vie
privée. Fubuki personnifie ce type de femme qui sacrifie tout : amitié, vie personnelle, sympathie des collègues,
pour se voir promue dans la compagnie où elle a passé la majorité de son temps.
Mlle Fubuki illustre la figure de la Japonaise New age, qui cherche à s’imposer en tant que femme d’affaires dans
un monde jadis réservé aux hommes. Sans doute que cette femme ressentait de la
rancune face à la jeune Amélie, parce qu’elle est jeune et belge, ce qui
sous-entend qu’elle appartient à la race des femmes libres, épanouies et
détachées.
Ce récit est d’autant plus intéressant à lire à cause du style de la
narratrice qui le raconte avec beaucoup d’humour, sans aucune stupeur ni
tremblements !
Pour aller plus loin :
Nodot, Claire. (2006). La Dame pipi du quarante-quatrième étage: l’exil et
la marge dans Stupeurs et Tremblements d’Amélie Nothomb. Paroles gelées, 22(1). Retrieved from: http://escholarship.ucop.edu/uc/item/2jf516kb
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