Le sourire de la petite juive de Abla Farhoud
A travers son livre, Abla Farhoud transpose son talent dramatique en un roman qui se joue comme une pièce de théâtre moderne divisée en deux actes : Côté Mile End et Côté Outrement. A son tour, chaque acte est composé de plusieurs scènes dont le nombre et équivalent à celui des portraits qui défilent sous la plume du personnage/auteure, Françoise Camirand.
Le journal de Hinda Rochel, personnage rencontré et raconté par la
narratrice devient le fil conducteur qui entrecoupe la pièce comme un monologue
intérieur d’une jeune fille hassidique qui se défoule à l’écrit pour marquer ses
observations et sa révolte contre les contraintes culturelles qui lui sont imposées.
Ce n’est pas un hasard que les deux personnages soient des femmes écrivaines,
Hinda et Francoise ne sont que les deux facettes de l’auteure elle-même, résidente
de la rue Hutchison, où se déroule l’histoire, qui se métamorphose à travers ses personnages féminins. Tantôt, elle
prend le rôle de l’adolescente révoltée qu’elle était lorsqu’elle a immigrée au
Québec avec sa famille (Hinda), tantôt, elle devient la femme écrivaine amoureuse
de ses livres jusqu’au point de les considérer comme « sa progéniture de
papier » (Françoise).
En effet, tous les personnages habitants Côté
Mile End et Côté Outrement représentent la diversité culturelle qui distingue la ville de Montréal.
Qu’ils s’appellent Willa, Benoit, Tamara, Albert, Antonella, Hershey, Srully,
Bathseva, Chawki, Isabelle ou Xaroula, ils sont tous, comme le confirme Françoise
Camirand, l’alter ego de Farhoud « des parties d’elle-même. Des bouts de vie des
autres ou de sa propre vie […] qu’elle a mis en mouvement pour mieux saisir …la
vie »
Et le sourire dans tout cela?
C’est le signe universel de la convivialité qui crée des ponts entre les
humains.
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