Tuesday, January 29, 2013

Guillaume



                                                    Bartolomé E. Murillo, Le Jeune mendiant, 1648

Guillaume est un jeune mendiant de vingt-et-un an. Il vit dans une mansarde sous un café trottoir situé dans la rue Jungle de la ville de Tousanstoit. Guillaume est toujours en haillons, il a les cheveux longs et crépus, il sent mauvais et refuse absolument de se baigner. Ses ongles sont cassantes et salles. En hiver, il s’enveloppe d’une couverture de laine, brunâtre et déchiquetée.  

Tout le monde reconnaît Guillaume, mais personne ne le fuit. Les promeneurs de la rue Jungle sont habitués de le voir chaque matin, il est devenu une partie intégrante de leur routine journalière.

Malgré son physique répugnant, Guillaume a des manières polies. Il salut, s’excuse, sourit aux passants. Ses yeux doux révèlent que cet homme n’est pas méchant. On se demande qu’est-ce qu’il l’a porté à adopter ce genre de vie ? Est- ce que c’est par conviction ou à cause d’un échec ?

Guillaume va se révéler dans le monologue suivant. Ecoutons-le et décidons s’il est fou ou sage.

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[Il est 6h du matin. C’est l’hiver, les trottoirs sont couverts de neige. La rue est presque vide. Quelques piétons se hâtent pour gagner le métro. Assis devant le bureau de la poste, Guillaume chantonne.]

G :        A la claire fontaine m’en allant promener
            J’ai trouvé l’eau si froide que ça me faisait geler
            Il y a longtemps que j’erre dans la ville embrumée

[Guillaume continue de chanter. Il a devant lui un gobelet de café vide, où tintent quelques sous noirs jetés par les passants].

G :        Merci, merci de votre générosité. Que votre journée soit belle et bien chaude.

[Guillaume frotte ses mains l’une contre l’autre. Il regarde ses gants troués et parlent à ses doigts rougeâtres et meurtris de froids qui sortent des déchirures.]

G :        Mes amis, patientez un peu et vous serez réchauffés par un bon café de chez Tommy. Mais attendons que le magasin ouvre et que la bonne dame commence à préparer sa boisson chaude.

[Un bonhomme passe accompagné de sa maman. Il regarde Guillaume du coin de l’œil et fait une grimace de dégoût en pinçant le nez. Guillaume se parle à lui-même.]

G :        Bonjour petit ! Comme tu as l’air frais et pimpant ce matin. Tu es chanceux d’avoir une maman si gentille qui te tiens par la main et t’accompagne à l’école. Si j’avais eu la chance de connaître ma maman, je ne serais pas là maintenant. J’aurais été un grand avocat, j’aurais défendu tous les enfants de la terre contre les méchants.  J’aurais……

[Tourmenté par ses idées, le mendiant commence à se lamenter à voix haute.]

G :        Abandon ! Abandon !  Abandon ! Pourquoi je devais être abandonné par tout le monde? D’abord mon père qui buvait, ensuite ma mère qui s’est tuée à cause de sa violence ; et ma grand-mère…. Où est-tu ma chère mamie ? Je ne sais plus ! Je ne peux plus ! J’ai besoin de toi… Reviens, reviens !

[Guillaume se met à pleurer, il a l’air triste. Ses yeux mouillés errent dans le vide. Il regarde au loin comme s’il voyait des ombres dansantes.]

G :        Te voilà ! Je te vois, attends-moi, j’arrive ! On va prendre le café ensemble chez la bonne dame…

[Soudain, Guillaume se précipite vers la rue pour suivre l’ombre de sa grand-mère. Il ne voit pas clignoter la lumière rouge indiquant l’arrêt des passants. Et…. Crac ! Une voiture le renverse ! Guillaume perd conscience. Il est à présent  étendu par terre, inerte.

Autour de lui, Les gens hurlent. Ils s’affairent à arrêter la circulation, à appeler l’ambulance. Tous se précipitent enfin pour s’occuper de Guillaume. Maintenant, on ne l’abandonne plus, on attend que les infirmiers prennent soin de lui et l’amènent là où il le faut.]

                                                                                                                                    FIN


P.S : Guillaume est un personnage imaginaire inspiré par des milliers de sans-abri, victimes des sociétés d’aujourd’hui, qui abondent dans les grandes villes des pays considérés comme développés.


Sunday, November 18, 2012

The Shoemaker's Wife

A Novel about Enza, the decision maker


I got this book as a birthday gift from my son who likes to read. At first, I fall in love with its cover: the velvety touch of the paper, the scarlet red gown of the elegant lady, the pearly white of the back cover, all of these small details conveyed me to start my journey into the many worlds of Enza’s story.  The story of each and every individual that leave his home town in search of a better place that provide him with more opportunities and more money. Enza proved that success and happiness is relative to the person itself, her way of dealing with the issues that she encounters and the attitude she has towards others. Like many successful immigrants, Enza had the character of a fighter who never gives up. She is a courageous girl that had a difficult life in Italy, she endured poverty, injustice and death, back home, she was the backbone of the family and used to  help and to sympathize with people suffering.   

 
The life in America was a challenge for the young girl that came from the Italian Alps. Working in the factory, as a housekeeper and as a seamstress were all demanding jobs that needed great deal of courage and determination that Enza had for sure.

This novel is worth to be read over and over to discover the many side of the story: the beauty of the Italian country side, the splendor of the Amercian dream, the determination of the immigrants, the love story of a dedicated couple, and most of all to enjoy the finest style of writing nowadays, embodied by by pen.



Monday, June 25, 2012

Bakhita: from slave to saint


Un film de Giacomo Campiotti avec les acteurs : Fatou Kine Boye (Bakhita), Fabio Sartor (Marin) et Stefania Rocca (Aurora). Il raconte l’histoire de Josephine/Bakhita, une esclave soudanaise vendue à un marchand vénitien, Federico Marin, qui l’emmène avec lui en Italie pour devenir la gouvernante de sa fille, Aurora. 

Le récit est fait par Aurora, qui, en 1948 rend visite, en compagnie de sa famille, au couvent des religieuses canossiennes dans le but de voir Bakhita. Durant le trajet, elle raconte à sa famille l’histoire de la femme qui lui a servi de gouvernante et l’a quittée pour devenir religieuse. Quand elle arrive au couvent, Aurora apprend que sœur Bakhita est décédée en lui confiant une relique, son seul héritage porté d’Afrique.

Le récit suit les traces de Bakhita depuis sa vie de famille en Afrique, jusqu’à son séjour en Italie sous le toit des Marin ; ensuite sa fuite au couvent et la portée de son affaire devant le tribunal pour acquérir sa liberté et devenir enfin religieuse.

Malgré toutes les atrocités physiques et morales qu’elle a souffertes, Bakhita a persisté à croire à la bonté des autres et à leur pardonner. Son martyre était similaire à celui du Christ, elle agissait à son image bien avant de le connaître à travers la religion chrétienne qu’elle a adoptée. Le pape Jean Paul II  l’a déclaré Sainte en l’an 2000.

En contemplant sa vie, on déduit que Bakhita a subi une triple discrimination, en tant que femme, en tant qu’esclave et en tant qu’individu de race noire. Mais elle a surmonté la haine par l’amour, et le malheur par une joie simple et sincère émanant naturellement d’un cœur qui glorifiait sans le savoir le Dieu de l’univers.