Wednesday, May 2, 2012

Augustine: The Decline of the Roman Empire

Ce film anglais de production allemande/italienne paraît en 2010 sous la direction de Christian Duguay avec les acteurs principaux : Franco Nero (Augustin à 76 ans) ; Alessandro Preziosi, (Augustin à 25 ans) et Monica Guerritore (Monique, la mère d’Augustin). Son temps de projection est de 200 minutes environ.

Il raconte l’histoire de Saint Augustin (354 – 430 AD), l’évêque de Hippone, né à Tagaste, une ville nord-africaine du temps de l’Empire Romain, qui est reconnu comme l’un des premiers théologiens de l’Église catholique. L’histoire commence à Hippone lors de son siège par les Vandals. En tant qu’évêque de la ville, Augustin essaie de négocier avec le roi vandale pour épargner la vie des habitants;  tandis que Valérius, le gouverneur orgueilleux de la ville préfère combattre plutôt que négocier. Il commence donc à préparer une attaque dirigée par le jeune commandant Jovinus, lequel est amoureux de Lucille, la nièce d’Augustin. Dans le but d’influencer Jovinus et de le porter à renoncer à la guerre, Augustin lui fait le récit de sa vie. Il lui raconte comment sa mère l’a sauvé du mal en l’emmenant à se convertir au christianisme pour y reconnaître la vérité.

Le récit d’Augustin est alors un retour en arrière prenant la forme d’une autobiographie où il se souvient de certains évènements marquants sa vie, narrés d’ailleurs dans ses Confessions[1], depuis sa naissance compliquée, son enfance distinctive, sa révolte contre son père, ses espiègleries d’adolescence, dont l’incident du vol des poires, jusqu’à sa détermination d’étudier le droit à Carthage pour devenir un grand orateur.

Le film se déroule comme un va et vient entre le passé, sujet du récit d’Augustin, et le présent, raconté par le narrateur de l’histoire, où le siège de la ville et son invasion par les Vandales souligne un point historique important de la chute de l’empire romain.

Bien que le personnage principal soit celui d’Augustin, la figure évidente est celle de Monique,[2] sa mère. Cette femme possède un caractère exceptionnel par sa patience, son appréhension, sa foi inébranlable. La présence de ce personnage renforce l’histoire et souligne l’impact de la mère sur la destinée de son fils. C’est grâce à elle qu’Augustin a eu accès à l’éducation, qui, n’était jadis accessible qu’aux enfants issues de familles nobles. Sa mère a cru en ses capacités et lui a fourni l’argent nécessaire pour l’envoyer à l’école de droit à Carthage, la capitale de l’Afrique proconsulaire et centre culturel important de l’empire romain.  

Dans cette ville illustre, Augustin s’initie aux études juridiques et devient un grand orateur, cependant il mène une vie de débauche avec ses amis, dont Valérius. Pendant cette période il se donne à tous les plaisirs et prend pour concubine, Kalida, une esclave berbère venue du désert. Il aura avec elle un enfant, Adéodat.  Il suit pour un certain temps la secte des Manichéens, avant d’être appelé à Milan par les Donatistes pour servir de porte parole de l’impératrice Justine, mère et régente du jeune empereur Valentinien, contre l’évêque Ambroise.

Les deux adversaires s’engagent dans des discussions orageuses, où Augustin devait défendre publiquement les idées de  l’impératrice contre Ambroise. Après plusieurs débats, l’impératrice ordonne de combattre Ambroise, de le chasser de l’église avec tous les croyants. Cet incident marque un tournant sur Augustin, qui est touché par la justesse des propos d’Ambroise, dont il sera le disciple après sa conversion.

Ce film est riche en informations historiques. Il représente un tableau vivant de la société contemporaine de la Rome Antique. Les paysages sont d’une rare authenticité, mettant en évidence l’architecture intérieure et extérieure des bâtiments, ainsi que les costumes et les accessoires utilisés pendant cette période.  

L’histoire d’Augustin est un exemple du parcours de chaque personne, qui est à la recherche de la vérité. La connaissance, les études et le pouvoir ne suffisent pas pour la trouver, il y a plusieurs chemins qui y mènent.  Chacun doit trouver le sien!


[2] - Devenue sainte elle aussi; mais le film ne traite pas de ce sujet.

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