Bartolomé E. Murillo, Le Jeune mendiant, 1648
Guillaume est un jeune mendiant de vingt-et-un an. Il vit dans une mansarde sous un café trottoir situé dans la rue Jungle de la ville de Tousanstoit. Guillaume est toujours en haillons, il a les cheveux longs et crépus, il sent mauvais et refuse absolument de se baigner. Ses ongles sont cassantes et salles. En hiver, il s’enveloppe d’une couverture de laine, brunâtre et déchiquetée.
Guillaume est un jeune mendiant de vingt-et-un an. Il vit dans une mansarde sous un café trottoir situé dans la rue Jungle de la ville de Tousanstoit. Guillaume est toujours en haillons, il a les cheveux longs et crépus, il sent mauvais et refuse absolument de se baigner. Ses ongles sont cassantes et salles. En hiver, il s’enveloppe d’une couverture de laine, brunâtre et déchiquetée.
Tout le monde reconnaît Guillaume, mais personne ne le fuit. Les promeneurs
de la rue Jungle sont habitués de le
voir chaque matin, il est devenu une partie intégrante de leur routine
journalière.
Malgré son physique répugnant, Guillaume a des manières polies. Il salut,
s’excuse, sourit aux passants. Ses yeux doux révèlent que cet homme n’est pas
méchant. On se demande qu’est-ce qu’il l’a porté à adopter ce genre de
vie ? Est- ce que c’est par conviction ou à cause d’un échec ?
Guillaume va se révéler dans le monologue suivant. Ecoutons-le et décidons
s’il est fou ou sage.
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[Il est 6h du matin.
C’est l’hiver, les trottoirs sont couverts de neige. La rue est presque vide.
Quelques piétons se hâtent pour gagner le métro. Assis devant le bureau de la
poste, Guillaume chantonne.]
G : A la claire fontaine m’en allant promener
J’ai trouvé l’eau si froide que ça me faisait geler
Il y a longtemps que j’erre dans la ville embrumée
[Guillaume continue de
chanter. Il a devant lui un gobelet de café vide, où tintent quelques sous
noirs jetés par les passants].
G : Merci, merci de votre générosité. Que
votre journée soit belle et bien chaude.
[Guillaume frotte ses
mains l’une contre l’autre. Il regarde ses gants troués et parlent à ses doigts
rougeâtres et meurtris de froids qui sortent des déchirures.]
G : Mes amis, patientez un peu et vous serez
réchauffés par un bon café de chez Tommy. Mais attendons que le magasin ouvre
et que la bonne dame commence à préparer sa boisson chaude.
[Un bonhomme passe
accompagné de sa maman. Il regarde Guillaume du coin de l’œil et fait une
grimace de dégoût en pinçant le nez. Guillaume se parle à lui-même.]
G : Bonjour petit ! Comme tu as l’air
frais et pimpant ce matin. Tu es chanceux d’avoir une maman si gentille qui te
tiens par la main et t’accompagne à l’école. Si j’avais eu la chance de
connaître ma maman, je ne serais pas là maintenant. J’aurais été un grand
avocat, j’aurais défendu tous les enfants de la terre contre les méchants. J’aurais……
[Tourmenté par ses
idées, le mendiant commence à se lamenter à voix haute.]
G : Abandon ! Abandon ! Abandon ! Pourquoi je devais être
abandonné par tout le monde? D’abord mon père qui buvait, ensuite ma mère qui
s’est tuée à cause de sa violence ; et ma grand-mère…. Où est-tu ma chère
mamie ? Je ne sais plus ! Je ne peux plus ! J’ai besoin de toi… Reviens,
reviens !
[Guillaume se met à
pleurer, il a l’air triste. Ses yeux mouillés errent dans le vide. Il regarde
au loin comme s’il voyait des ombres dansantes.]
G : Te voilà ! Je te vois, attends-moi,
j’arrive ! On va prendre le café ensemble chez la bonne dame…
[Soudain, Guillaume se
précipite vers la rue pour suivre l’ombre de sa grand-mère. Il ne voit pas
clignoter la lumière rouge indiquant l’arrêt des passants. Et…. Crac ! Une
voiture le renverse ! Guillaume perd conscience. Il est à présent étendu par terre, inerte.
Autour de lui, Les gens
hurlent. Ils s’affairent à arrêter la circulation, à appeler l’ambulance. Tous se
précipitent enfin pour s’occuper de Guillaume. Maintenant, on ne l’abandonne
plus, on attend que les infirmiers prennent soin de lui et l’amènent là où il
le faut.]
FIN
P.S : Guillaume est un personnage imaginaire inspiré par des milliers
de sans-abri, victimes des sociétés d’aujourd’hui, qui abondent dans les
grandes villes des pays considérés
comme développés.
Je pense que ce texte est tres joli car j'aime la partie ou tu as dit "ecoutons-le et decidons s'il est fou ou sage". Cela donne aux lecteurs le choix de faire une decision.
ReplyDeleteEve-Marianne
Merci E-M pour le commentaire. Amities.
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